Playlist #2 // Morose morose, la suite avec ma version du sujet...

Je fais d'emblée le choix d'afficher une photo des MEGA CITY FOUR, quatuor anglais dont le chanteur, Darren "Wiz" Brown, a passé l'arme à gauche fin 2006, faisant couler mes larmes, les premières versées pour un artiste qui, par ses paroles, ses chansons et sa voix d'une grande sensibilité, m'a tout simlement permis d'évacuer beaucoup de choses et de maintenir une certaine forme d'enthousiasme.
C'est donc par "Rose Couloured" que débutera ma série de chansons tristes, dont vous vous rendrez compte qu'en dépit de cette tristesse, elle peuvent être dotées de tempi soutenus, comme c'est le cas pour celle-ci, ou, à l'inverse, exhaler un désabus profond dans leur climat tout en étant dotées de "lyrics" moyennement pessimistes et d'un rythme hypnotique.

Question avant tout de ressenti, comme sur le "Lovesong" de The Cure, "amoureux" à souhait et pourtant soniquement mélancolique, ou le "Here" de Pavement, ou encore Morrissey qui se dit qu'en dépit de nos "réussites", on peut être malheureux...et toutes les autres, qui comme l'a si bien dit ma "collègue", évoquent chacune un moment précis de notre existence et font rejaillir moults souvenirs attendris, colériques, larmoyants, amers et que sais-je encore.

Enfin, de ces chansons se dégage une beauté mystérieuse, étincelante, une élégance et une émotion que seul ce genre de compo peut engendrer.
Bref, inutile d'épiloguer, bonne écoute à vous et n'hésitez pas à nous livrer, vous aussi, vos ressentis, quels qu'ils soient...

Mega City Four - Rose couloured
R.E.M. - Leave
Deus - Hotellounge
The Smashing Pumkins - Disarm
The Cure - Lovesong
The Cure - Just like heaven
The Smiths - Heaven knows I'm miserable now
Pavement - Here

Best Coast; cop-copine lo-fi


Putain l'ambiance faussement négligée, au point qu'on entendrait presque les postillons & les craquements de semelles au fond d'une nappe sonore lo-fi qui me fait penser à un croisement chimique entre les Smith Westerns & Ty Segall, mais avec une voix féminine hésitante et sûre à la fois. Évidemment une tonne d'influences 60's, une tonne de reverb, une tonne d'acide & quelques pâtés de sable. Pour ne pas me répéter à claquer des "furieusement bons" à tout va; je pense plutôt à soporifiquement élégant.

Best Coast - When I'm With You

Best Coast - Something In The Way

Playlist #2 // Morose morose


Il y a vraiment un truc dans les chansons tristes. Il y a celles qui rappellent le premier slow, le premier patin, celles qui vous enfoncent dans des souvenirs arrachants, imprégnés de nostalgie, d'envie, de jalousie. Il y a celles qui sont réellement tristes, au point de vous arracher des larmes sur le moment, là, alors que vous vivez tranquillement trois feuilles dans le nez le pied dans l'arbre votre vie paisible. Ces chansons sont rares, personnelles, lacrymales et dures. Ceci n'est que mon point de vue, donnez le votre, celles qui vous font frissonner mélancoliquement le bas du dos par quelques accords, voix, soupçons de mélodies.


Neil Young - The Needle And The Damage Done
La base.

Jeff Buckley - Dream Brother
Ou comment porter la fragilité d'une voix à son paroxysme en quelques minutes, sur une orchestration lumineuse & discrète. Un légère montée dramatique, de quoi essayer de se préparer à se prendre ces arpèges féeriques en pleine gueule, un soupçon d'ultime overdrive lacrymale rajoute le paquet. On y est presque. Furieusement furieusement bon.

Portishead - Strangers
Un morceau violent & brut peut toucher là où un léger"Hallelujah" frôle. Cette chanson est habile, fragile, explosée de l'intérieur, et atrocement anxiogène. Surtout; cette voix altérable perchée sur un fil tendu, lui même branlant, fixé au dessus d'un gouffre sans fond. Une étendue sonore infinie se mêle à cet extraordinaire manque qui règne et décompose peu à peu le morceau.

Eddie Vedder - Long Nights
Into The Wild n'aurait jamais été si bon si le leader de Pearl Jam n'y avait pas sniffé sa guitare en y calant sa voix rocailleuse et puissante. Ici, comme dans tout l'album; point d'effet, de superficiel, un strict nécessaire pour ce folk délicat et modeste, une émotion directe qui pénètre droit dans le mou.

Nirvana - Plateau
Jamais on aurait cru que Cobain avait cette rage si délicate en écoutant Nevermind. Voila pourquoi le monde s'étouffe de joie mélancolique avec l'unplugged de New York; cette puissance mélodique et son côté acoustique mystique.

Saez - Jeunesse Lève Toi
Damien Saez incarne la dépression chronique d'une vie rongée de remords, de questions, d'un passé. Cette voix, ces textes, on s'en crève les yeux, on en redemande.

El Goodo; où la pop psyché serait à son paroxysme


On me file ce second album d'El Goodo, groupe psychédéliquement synthétique de son état; et pour moi ce groupe était un mangeur de Small Faces, de Byrds, après coup; genre l'album était sorti milieu 70's. Mais jarnicotons Cré nom de nom bande de crétin des Alpes nous sommes en 2009 et le groupe au nom le plus mielleux du mois nous inonde paisiblement les oreilles de flopées tellement psychédéliques qu'on en vire les globules rouges. Parfois on tombe tout de même dans le cliché pur, le trop trop vintage trop "comme" avec " Aren't You Grand " ou " Pete ". On pardonne.
El Goodo - Oh, To Sleep

El Goodo - Feel So Fine

Raleigh Moncrief

C'est toujours sympa de s'éclater, trémousser frénétiquement sur autre chose qu'une house inimaginative & bateau. Point de confession, point de sacrifices, Raleigh Moncrief habille ses rythmiques dubstep de mélodies hallucinées d'un psychédélisme cru & juvénile. Le mélange est adroit, ingénieux, accrocheur.
Raleigh Moncrief - Similes
Raleigh Moncrief - Combed Over Chrome
Raleigh Moncrief - Goldrush

BLUE CHEER; acclamation !


Le bassiste & chanteur de Blue Cheer Dickie Peterson est mort il y a un peu plus d'un mois à 63 ans au milieu de ses Harley Davidson. Excellente bombe de stoner rock défoncé, le groupe s'est fait connaître par la reprise de fureur inquiétante "Summertime Blues" d'Eddie Cochran. Et pop, top 15 des charts aux USA en 68. Et pop, plus qu'un cacheton. Oui, il faut savoir que l'homme, aussi blond et touffu soit-il, est un excellent bout de chair; il a gagné l'Oscar des fumeurs de pétards (High Time Doobie Award) & a passé sa vie enfoncé dans les réalités parallèles (Blue Cheer est un type de LSD) en léchant gentiment ses jolies basses (croyez moi, chanter si bien avec ses tripes et garder ce groove si cool à la basse est un truc de dingue). Ici les 6 titres de leur premier opus sorti en 68, Vincebus Eruptum qui influenca d'une violente griffe les tripotées heavy par la suite. On pourrait s'exclamer" En exclusivité, en intégralité !!!! " mais je ne travaille pas encore chez Auchan.

Blue Cheer -  Summertime Blues
Blue Cheer - Rock Me Baby
Blue Cheer - Doctor Please
Blue Cheer - Out Of Focus
Blue Cheer - Parchment Farm
Blue Cheer - Second Time Around

Gang of Four - toujours là ?


À l’occasion d’un festival indie au gibus, spécial papes ultra-branchés du rock, dans les caves violacées et fumantes, ambiance érotico-toxico-musicale, un retour sur une scène indé-punk était fortement conseillé.
Première étape de cette remise à jour, le groupe anglais le plus connu de la scène pas connue, traduisons « underground » pour faire pro: je vous le donne en mille, c’est Gang of Four (vous noterez au passage le subtil jeu de mots)
Quatre étudiants de Leeds, qui à l’époque n’avaient pas encore Facebook, et ne pouvaient pas encore faire partie du groupe de ceux qui adorent le CBGB ou être ami avec Tom Verlaine de Television.
Qu’importe, à l’époque on savait faire parler de soi sans faire chier tout son réseau social merdique. Alors évidemment, pour parler de Gang of Four, on parlera d’Entertainement ! Parce qu’il faut bien le dire, après ça, le groupe n’est qu’une succession de come-back plus ou moins ratés. Fin des années 70, les 4 autres garçons dans le vent posaient donc la pierre angulaire d’un rock-punk-funk, on-sait-pas-trop-où-le-mettre, qui se danse, et qui allait inspiré les futurs protégés du label domino (Franz Ferdinand, Arctic Monkeys, Bloc Party) ou même les RHCP ou autres Fugazi, et Sonic Youth. Une sorte de musique première intention, Gill fait de la guitare comme Bukowski écrit des lignes, c’est un joyeux bordel pourtant très carré. À ma droite, une Guitare funk à moitié (dés)accordée, son aigu, clair et grinçant. Presque autant que les paroles. C’est du vrai punk, la rage est là, les convictions. À ma gauche on rajoute une basse rondouillarde mise en exergue, ce fut ainsi que naquit le punk revendicatif de dancefloor, « et dieu vit que cela était bon. » Pour faire court: Aliénation (Damaged Goods), anti-amour (Anthrax), politique, colère - les textes regorgent de thèmes qui foutent les nerfs, font lever le poing en criant « mais putain mais qu’Est-ce que c’est là j’ai envie de péter un truc »
Single Punk (ça existe ça ???), Damaged Goods, est l’une des meilleures chansons que les années 70 nous aient pondues.
Dans cette noirceur très rouge, rouge de la jaquette (et je ne parle pas ici d’orientations sexuelles), les Vrais cocos du punk anglais, loin devant des Who lavés à l’Omo (et je ne parle toujours pas d’orientations sexuelles merde, la rigidité de vos mœurs vous monte à la tête), sont les porte paroles d’une génération qui a soif de gueulante, et de musique nouvelle.
Les Geezers sont des enfants de ce club qu’on appelle CBGB outre atlantique. À coup sûr c’était la bande son des ébats de Charles Windsor dans ses jeunes années, lors de ses fornications Under the consentement of the Queen (non non non et non, je ne parle pas d’orientations sexuelles, c‘est pas vrai ça). C’était l’époque où, pour faire comme le prince, les petites british non plus, n’avaient rien sous le kilt. Pendant ce temps là dans l’Albion, Les 4 potes turbulents eux, en avaient dans le froc
« Two steps forward, six steps back », si on était polémistes, on dirait qu’ils avaient raison, et que 40 ans plus tard, ça n’a pas vraiment changé.
Alors, par pitié, faites nous de la musique comme ça !! On en redemande !! Donnez nous enfin une vraie raison d’apprécier les caves punk branchées regorgeant de groupes branchés punk.

Nova Express Records // Kaiser Hunters For Royal Beavers


Label géré de main de maître par l’expérimenté et ingénieux Lucas Trouble, Nova Express Records, basé à Chagny, nous a déjà réjoui avec les albums de formations telles que Plastic Invaders, clermontois au rock’n’roll racé et furibard, ou encore les Franc-Comtois de Wayward Gentlewomen et leur rock réminiscent des Violent Femmes. Son catalogue est large et de qualité constante et Lucas Trouble a de plus la bonne idée de sortir ça et là des compilations présentant ses groupes, dont celle décrite en ces lignes, qui en dévoile quatre pour la bagatelle de vingt-trois titres. On est donc gâtés et là encore, de superbes découvertes nous sont réservées, à commencer par les clermontois de Gadwin, le gang des frères Rigaud, pour ensuite enchaîner avec The Marshmallow Dykes, de Paris, The Denyals, de Lille, et pour finir, les marseillais de Happy Family.
C’est donc Gadwin, auteur d’un superbe album ("NoObjEctiON") il y a déjà un moment, qui nous balance cinq titres d’un rock grungy, délibérément 90’s et qui par leur qualités éveillent chez l’auditeur une vive nostalgie de cette époque riche en groupes aux guitares torturées et aux productions délicieusement approximatives. Le trio montre, en plus de cela, une étonnante capacité à convaincre dans un registre plus nuancé (Against you), ou plus massif (Open), ou encore saccadé (Rose Red), les voix de Frank et Frédéric Rigaud, adroitement épaulés par la batterie d’ Alexandre Sawicki, contribuant incontestablement au pouvoir de séduction des Auvergnats, qui finissent sur un Behind bien positionné entre délicatesse acoustique et envolées mélodiques plus électrisées.
Excellente entrée en matière donc, que les Marshmallow Dykes se chargent de prolonger en proposant eux aussi cinq morceaux taillés dans leur «Tenebrae Rock'n'Rollae » comme ils se plaisent à le définir, de façon très juste, sur leur Myspace. C’est un Black Surf très Cramps qui ouvre le bal, surf comme son nom l’indique, et très convaincant. Leur répertoire se situe à la croisée du rockabilly et d'un psycho-punk, évoquant, c’est un atout supplémentaire, les Washington Dead Cats. Subtilité et attitude nettement plus « wild » font ici bon ménage et le quatuor encanaillé par la voix Murdock DK nous gratifie entre autres d’un Paris City Girls digne des pointures du genre, ou d’un Foxy Knoxy percutant, à la fois déviant et distingué, qui donne envie d’en entendre plus, sachant que la formation a sorti un album.

Seconde trouvaille notable donc, à laquelle succèdent les Denyals, dont je connais d’ores et déjà les aptitudes pour les voir vus en live, il y à peine un mois, dans un caf’conc’ de ma ville. Leur prestation avait été de belle facture, rock à souhait, sans fioritures superflues, et le trio drivé par les sympathiques Erreïp (ex-Waterguns) et No (ex-Clerks) ne se prive pas de confirmer les promesses affichées par ce concert. Inspiré et ne s’en tenant pas à un format figé, loin s’en faut, le rock de ces potes d’autres excellentes formations telles que Billy Gaz Station ou Jettators nous met en joie quel que soit le chemin emprunté. Et s’ils débutent avec un Suzy R à l’énergie punk bienvenue, riffant comme on l’aime, frontal et sans failles, les nordistes déploient un talent certains dans des sonorités plus apaisées (Dead Birds) bien que toujours vitriolées par ces guitares insubordonnées, renouant ensuite avec un rythme plus affirmé sur le valeureux The Same Old Song. Simple, bien ficelé, massif en certaines occasions (Down In The Sewer et son riff remarquable), le rock des Denyals fait mouche à chaque titre et si l’on est heureux d’en avoir ici huit à se mettre sous la dent, on n’en attend qu’avec plus d’impatience la sortie d’un premier long-jet. Impatience aiguisée par Memories, alerte, entre voix punky et guitares aussi fines que tranchantes, ou ce Who Killed the Idiot aux gimmicks presque funky, noyés dans le flux d’un rock vif, urgent, qui m’évoque brièvement Mark E.Smith et The Fall. La comparaison est bien évidemment à porter au crédit des lillois, lesquels nous livrent ensuite un I Want You lui aussi remuant, qui vient s’ajouter à la liste de leurs réussites, puis un Foretaste instrumental aux motifs géniaux.
Enfin, c’est aux phocéens de Happy Family que revient la tache de clôturer les festivités, et le groupe fondé par l’iranien Serge Fhontransmani se montre largement à la hauteur de ses prédécesseurs en nous offrant cinq morceaux oscillant entre grunge, garage, punk et acoustique suivie d’envolées noisy superbes (superbe U & I). Le groupe cite des influences multiples, et on se rend compte à l’écoute qu’il les a parfaitement assimilées. Leur Cum’ Down introductif, fonceur et semblable par son allant à certains titres des Denyals, allie mélodies et rudesse rock avec bonheur, puis Let the Boys évolue dans ce même domaine, attractif au vu de l’équilibre trouvé entre prétentions mélodiques et écarts plus rock, noisy, qui fleurent bon les 90’s. Arrive ensuite un Sides Of Men aux riffs secs, vivace et lui aussi immédiatement convaincant, doté d’une guitare volubile et captivante. Puis c’est Pay To Play, aux rythmes changeants, d’abord modéré puis plus vigoureux, qui ferme la marche avec brio.

Excellente compilation donc, le contraire eut été surprenant s’agissant d’une telle structure, généreuse et de haute qualité, qui suscite d’une part l’incoercible envie de découvrir plus en avant les groupes qui y figurent, et d’autre part de se plonger dans les productions Nova Express, dont je peux vous dire qu’elles satisferont à coup sur leurs auditeurs, qu’on espère nombreux.

Sleepy Sun; on avait pourtant dit que les hippies, c'est fini


Des chansons à rallonge, une allure digestive arrogante, ce blues synesthésique viré sur des mélodies si psychédéliques qu'on aime dès la première écoute. "White Dove" m'a captée, hapée, entrainée dans ce marasme dégueulasse et vintage où l'instrumentation riche et réfléchie inonde d'une tranchante guitare tranchante mes lapidées oreilles lapidées. On change d'ambiance et de douceur toutes les minutes de peur de tourner en rond, alors on s'étend délicatement sur une intro minimale puis explosée à la Entrance Band, guitares tournoyantes et roundpan exigeant. Parfois on vire dans le pire du glauque (autour de 5:40), avant de s'étaler et répandre une boue collante nettoyée par une pseudo ballade folk faussement niaise. Putain! Ce morceau est un album entier à lui même, il concentre l'inventivité, l'énergie et les émotions d'une quinzaine de titres tirés par tout les côtés.
Sleepy Sun et ses manèges hallucinants (également visuels) aux petits airs de Black Mountain et de Black Angels nous boufferons tout l'hiver. J'éspère.

Sleepy Sun - New Age
Sleepy Sun - White Dove
Sleepy Sun - Snow Goddess

Who#1 // Kill For Total Peace


Et un jour ils tueront peut être les sales hippies huppés, en attendant ils s'explosent la mâchoire dans un éclat psychédélique. ils lisent peut être la bible et sont souvent aussi frais que des poivrots vernis, en tout cas ils dégueulent une fraîcheur fiévreuse d'un rock bien sympathique. addictions & morts soudaines.

How are you gonna die?
Overkilled by death

What is your favorite shit?
Good question. Probably the morning one just after coffee and a
cigarette or the one you held in until you got home after a night at
your new girls house

What is your favorite song?
The song thats gonna make me a millionaire

Why you can't sleep?
I sleep fine, I have TOTAL peace of mind

What are your addictions?
Walking, thinking, fucking, smoking and drinking, but I'm trying like
fuck to give them up...

Do you think you're a genius?
"When a true genius appears, you can know him by this sign: that all
the dunces are in a confederacy against him"

Describe yourself in two words
No Ice

For who you wanna die for?
Give me ONE good reason do die for someone... I would rather kill for...

Who you wanna kill?
all the hippies

Who you wanna be?
briSS Örtefëux

A last word
Kill for.....? Make your own choice

"Subterranean Homesick Blues"; on the road


Mars 1965, Dylan commence à s'enfoncer dans une éléctrifisation de ses neurones, son folk prend une légère tournure rock'n'roll, le son devient plus incisif. Une grande partie de ses petits lécheurs beatkniks sont furieux du changement radical qu'a prit Dylan. Fuck fuck, Dylan fait évoluer sa musique avec son esprit, ses contradictions, ses envies; les autres fanatiques pourront attendre.
 "Subterranean Homesick Blues" parle de tout, de rien, de vie, de mort; Ginsberg circule en fond, Boby fait défiler des pancartes, nous vivons quelque part. Les reprises de ce chef d'oeuvre de road song sont déplorables:  Celle des Red Hot est à gerber une montagne sur le cul d'une feuille (C'est vrai que c'est les Red Hot en même temps...) celle des Slumcats à se pendre avec deux ou trois cordes de gratte cisaillée; et même celle des Walkmen, qui forment un langoureux groupe de folk rock insolent est à s'enfoncer la tête dans le buisson. La reprise blues rock d'Harry Nilsson est plutôt sympa; mais pas de quoi s'allumer six pt.
On reste donc sur Dylan & simplement Dylan; sans sous entendu, on en mange du papier.

Bob Dylan - Subterranean Homesick Blues

La musique, c'est aussi des tripes


à PESHAWAR au Pakistan, magasin de Lahori Road (2008)

Quelque soit l'epoque, l'endroit, la vie; la musique nous prend aux tripes. Portfolio de la musique dans notre ridicule vie humanoïde sur Slate.

White Stripes?


Le rouge est la première couleur que l'on perçoit à la naissance, et le noir & le blanc qui l'accompagnent ont une forte marque historique (Jacky white cite le nazisme). Rouge est la première couleur qui nous éclate à la gueule sur ce bon punk bien saccadé, guitare bluesy jusqu'au fin fond des sarcasmes, voix tirante tiraillée élevée, calement-décalement sur une batterie toujours aussi militaire. La grosse meg nous en fera bouffer. 1999, ils sortent leur premier opus éponyme, une douce vaguelette avant la tempête médiatique et transpirationnelle d'Elephant en 2003. C'est purement underground.

Nirvana, Live At Reading


Mes amis, ce live amène le grunge à son paroxysme; l'apothéose exposée par une énergie spirituelle, une force émotionnelle ascendante. Ce live au Reading Festival pousse le groupe aux sommets, et le moral de Cobain au plus bas, si je ne me trompe pas, j'avais lu que Cobain avait été réveillé -une seringue plantée dans le bras- par un violent coup dans le plexus quelques minutes avant le concert, totalement défoncé, explosé de l'intérieur; il y laissa une partie de son âme si ce n'est trop oser le symbolique.
Depuis quelques années on récupère par ci par là quelques bootlegs à hurler de rire de ce concert. Le son est ultra-saturé, on entend vaguement une batterie défoncée et des hurlements enragés. La bande saute on entend 20 secondes de "Lithium" puis on plane sur "One a Plain" .
Bref, en tout bon ordre, tout bon formatage, toute bonne commercialisation nirvanesque, les multiples réeditions plus ou moins intéressantes nous chient sur la gueule depuis ...
Aujourd'hui, ce live. J'avais moins un an, et jamais je ne pourrai réellement me rendre compte de la réelle euphorie de ce concert. On s'en fout sans doute; puisque ce concert sort, bien clean -si ce n'est trop-, bien recalé, gnan gnan en dvd.. On n'a pas le droit aux remarques idiotes de cet idiot de Dave Grohl, ni aux hurlements déraillés de Kurt Cobain pendant un désaccordage. Les chansons commencent à 00.00 et finissent dès le dernier recalement de gratte, après quelques très légers hurlements d'invétérés.
Je ne parle pas des titres de ce live excellent, tout simplement parce que ce soir je n'ai pas de raviolis et je dois bien finir par aller en acheter. C'est forcément bon. Et puis comme je ne suis pas assez capitaliste je n'ai pas acheté ce dvd; je vous balance donc quelques bootlegs d'excellente qualité de ce concert:

Nirvana - Sliver (Live At Reading)
Nirvana - About A Girl (Live At Reading)

Brad Sucks, oiseaux fleuves océans school


Dans une période antérieure d'insatisfaction musicale j'avais parlé de Brad Sucks; un petit mec qui accumule les pistes sonores dans sa chambre, aux ambitions légèrement sur-dimensionnées, et aux intérêts bien tournés: il distribue sa marchandise (2 albums au compteur) gratuitement sur internet, via jamendo ou autres; et contribue à ce petit patrimoine de free culture. C'est d'autant plus intéressant car sa pop juvénile est plus que prenante. " Dropping Out Of School " de l'album Out Of It est une incontestable perle mélodique et savoureuse -plus pop tu crèves-, bien que la voix de Brady ne soit pas un atout majeur dans ses créations multi-dimensionnelles; alors parfois, flop .
Je suis désolée mais Brady a une sale tête de cul qui me rappelle les vieux caïds de cour de récré, alors à la place, un cheval dopé.

Téléchargez les deux albums de Brad Sucks.

Atlas Sound - Doctor/The Screens


Téléchargez Doctor & The Screens, deux petites chansons de salon de notre ami Brady, coincées entre la cruche et le pied de chaise.

Playlist de la semaine#1 // Shoegaze vibrant


 A Faulty Chromosome
Un groupe n'est plus un régiment de lécheurs autour d'un leader blond à la voix sur-exposée, dans le shoegaze la voix est un instrument comme un autre noyée dans une nappe déloyale, les membres du groupes sont de modestes génies tous ralliés au même pactole; pas plus pour celui qui ouvre la bouche et pas moins pour celui qui utilise plus ses muscles que sa cervelle.

Seam - Decatur
A Grave With No Name - And We Parted Ways At Mt Jade
Autolux - Turnstile Blues
Lush - Starlust
Tycho - Dictaphone's Lament
Swervedriver - 99th dream
Chapterhouse - Pearl
Alcian Blue - Carousel
Lush - Baby Talk

WAVVES / "catholic school by day, but by night it is Morin studios."


Wavves from TERROREYES.TV on Vimeo.

The Chatham Singers; ou l'automne légèrement vintage avec un petit côté Flaubert


Billy Childish est un véritable champs de choux fleurs. Il cultive plusieurs domaines artistiques; voire tous. Il jette ses mains dans la littérature (40 recueils de poésie et 3 romans), la peinture (plus de 2500 tableaux) la gravure sur bois, la musique (plus d'une centaine d'albums sous différents pseudos). Né en 1959; il démultiplie sa vie et lance différents projets et mouvements artistiques libertaires, comme le mouvement littéraire des Medway Poets en 1979 qui rejoint le courant du Stuckisme fondé en 1999 par Billy & Charles Thompson, qui vous expliquera le concept plus clairement que moi : "Le stuckisme c’est revenir à des choses qui font que l’art vaut la peine qu’on s’y intéresse. Ce n’est pas des théories prétentieuses qui déclarent que telle chose est le travail d’un génie alors qu'il s'agit juste d'une nouveauté ou une astuce que n’importe qui aurait pu faire, comme exposer son lit". Les stuckistes sont donc purement et durement montés contre l'art pseudo conceptuel & l'art contemporain jugé léger & prétentieux, comme le Brit Art né en 1988 mené par une tripotée de capitalistes ingénieux! On pourrait aujourd'hui comparer leur cible à Damien Hirst et ses ridicules crânes incrustés de diamants & autres morves. Objectivement.

A part ça, Billy et sa moustache joliment touffue forment un vrai couple refusenik; c'est à dire qu'ils exploitent la forme libertaire à son extrême et toutes les idéologies qui vont avec. C'est avec sa femme, Julie, que Billy explore les contrées indiennes sous lourde influence punk et folk, décrassant furieusement cette énergie blues évocatrice; sous le doux nom de The Chatham Singers. Chatham est le nom de la ville où Billy est né, et singers... c'est parce qu'il nous murmure derrière sa délicieuse moustache les plaisirs de son enfance, la joyeuse solitude anglaise et le monde sous ses détours imprécis. Dans deux semaines, il aura sans doute fini ce cycle musical et commencera ses 156 toiles du mois avec une frénésie habituelle.

On parlera du parcours musical de notre cher Billy plus tard, sinon je ne mangerai jamais mes raviolis déjà trop cuits. Deux titres de Juju Claudius pour clore l'ascension.

 The Chatham Singers - The Son Of Art
 The Chatham Singers - Good Times

Mudhoney // Superfuzz Bigmuff (Deluxe edition)

Il est assez significatif de constater, quand on se penche sur la parcours des groupes constituant la cène de Seattle, berceau d'un mouvement déconseillé aux adeptes du costard-cravate et d'un rock soigné et formaté, que pour chacun d'entre eux, c'est immanquablement le premier album qui s'avère être le meilleur. Les productions suivantes, d'un niveau pourtant remarquable, n'égalant pas des premiers jets primitifs et entièrement jouissifs. Exemple, le premier Soundgarden, bien que "Badmotorfinger" soit également un grand classique, ou "Facelift" d'Alice In Chains, la remarque étant aussi valable pour leur "Dirt" sans écueils, et le "Ten" de Pearl Jam. Et peut-être plus encore, le superbe, cru et définitif "Bleach" de Nirvana, récemment réédité par Sub Pop et dont on se rend compte qu'il n'a pas pris une ride.

C'est ce qui m'amène à parler aujourd'hui du Superfuzz Bigmuff de Mudhoney, classique s'il en est, que je situe pour ma part au même niveau que le premier effort de Cobain and Co. C'est dire l'excellence de ce disque, que Sub Pop, jamais avare de bonnes idées, ressort début 2008 en y adjoignant un live, et des démos, d'un niveau égal à celui de l'album, et qui ont pour mérite de montrer Mudhoney tel qu'on l'aime, dans un registre direct, déglingué et pourtant maîtrisé.Les classiques pleuvent, entre Touch Me I'm Sick et son riff démentiel en ouverture, "direct in your face", jusqu'à ce Halloween d'autant plus énorme qu'il provient d'un split avec...Sonic Youth, pour qui Mudhoney ouvrit le bal en plusieurs occasions, et qu'il égale presque en termes de qualité discographiques. La clique de Thurston More ayant toutefois le privilège et l'avantage d'exister depuis plus longtemps et de proposer un éventail un poil plus fourni et diversifié.


Entre les deux, que du haut de gamme bien sur, dont ce Sweet Young Thing Ain't Sweet No More lourd et vicelard, ou encore If I Think, équivalent d'About A Girl de Nirvana. Je ne citerai volontairement que ces deux titres, d'une part parce qu'ils me paraissent représentatifs de la démarche et de l'esprit du groupe, capable de mettre des baignes comme de se faire plus subtil (comme le prouve son avant dernier effort en date, le très bon "Under A Billion Suns", auquel répond un "Lucky Ones" presqu'uniquement cru), et d'autre part parce que si je me laissais aller à mon enthousiasme de trentenaire ayant l'impression (fugitive dès lors que je prends conscience de mon physique à peine plus avantageux que celui d'un membre des Melvins, j'en profite pour insister sur le fait qu'en dépit de cela, j'adore ce groupe) de rajeunir d'une bonne vingtaine d'années, il deviendrai impératif, pour parler de cet album de façon juste et entière, que je m'arrête à chaque titre qu'il offre. Au lieu de cela, je me contenterai de vous en recommander l'écoute intempestive, à volume élevé, et de vous attarder sur les versions démos et sur les deux live livrés en bonus, qui mettent parfaitement en exergue le côté l'attitude déchirée de Mudhoney, et sa cohérence qui, même au plus fort de ces grands moments de déjante, reste entière, s'accompagnant en outre d'un sens du "tube grunge" aussi affirmé que chez Nirvana. Ecoutez donc la démo de Mudride, psyché et hautement sonique, "dirty" à souhait, et ces versions en public, rapides et endiablées et, pour les plus massives, plus pesantes (dans le bon sens du terme, est-il besoin de le rappeler?) encore. L'allant de Mark Arm et ses collègues arrache tour sur son passage, et ce dès No One Has, puissant et distordu, jusqu'à ce Dead Love braillé et génialement noisy, complètement ...débraillé, qui clôt les débats dans une atmosphère de folie incoercible et complètement débridée, sur plus de quatorze minutes. Sans parler de ce qui vient entre ces deux tourbillons sonores, la "déviance instrumentale" du combo s'exprimant pleinement et trouvant sur les planches son terrain de jeu idéal.

Bon, je retourne à l'écoute, en me remettant pour commencer le live de Need, ou encore celui de Here Comes Sickness dont le titre résume à lui seul le contenu et la mentalité de ce disque indispensable. Indispensable et ayant pour vertu d'amener une foultitude de musiciens, à l'issue d'une seule écoute, à créer leur groupe, imitant en cela des albums comme "Nevermind," "Funhouse" ou, allez, j'ose, "Daydream Nation".

Mudhoney-Touch me I'm sick
Mudhoney-No one has (live in Berlin)

Hé l'ami


Washed Out


Ernest Greene est l'homme de Washed Out. Il diffuse une pop synthétique de chambre close & exécute, en parallèle d'Alan Palomo (Neon Indian), ses délicates mélodies vaporeuses, détachées et élégantes, sur une nappe pop d'une extrême douceur.

Washed Out - Feel It All Around
Washed Out - Hold Out 
Washed Out - Luck
 


Tame Impala ou le freaky freaky du 13 ème étage


Ces putains d'Australiens fonceurs ont déjà vomit un EP 6 titre taillé d'une irréprochable pop psyché à mi chemin entre les Blacks Keys, les dentiers poilus de Black Mountain & un lourd zeste de freak à la Seeds. Doux mais péchus à point, leurs esprits plus ou moins feuillus sont enroulés autour de mélodies sympathiques qui te parlent comme elles répondent à une batterie artichaut frappant méchamment sur ses fûts souffreteux pour toucher tout le monde à la fois. Dur, à l'écoute de ces sonorités old skoul vintage de penser qu'ils sont trois misérables humains sur le coup. Guitare, Basse, Batterie; et presque tout le monde use ses cordes vocales, pour laisser échapper différentes harmonies envoûtantes. Ils ont l'air tellement polis qu'à la fin de l'écoute d'un titre aussi bon qu'"Half Full Glass Of Wine", on a envie de les remercier, de tirer légèrement sur leurs cheveux plus ou moins homogènes. On va sans aucun doute se prendre un lourde baffe lors de la sortie de leur premier album en 2010. En attendant 4 titres évaporés, un peu clichés, mais surtout très bons.

Tame Impala - Half Full Glass Of Wine 
Tame Impala - Remember Me 
Tame Impala - Flow
Tame Impala - Sundown Syndrome

Alvarez // Summer Monstrous (Mai 2009, Microphonia Records/Chabane's Records)

Chabane's Records nous avait déjà surpris avec l'excellent album de Jewy Sabatay, et voilà qu'il récidive avec un artiste de la même nationalité, Alvarez. Derrière cette appellation se cache en fait un homme, Velibor Nikolic, qui joue ici de tout, seul, et use d'une narration conceptuelle pour évoquer la vie d'un homme dont la vie amoureuse trouve sa source dans ses films d'horreur de série B.

Original, donc, de par ce procédé, Velibor captive également de par le contenu de ce Summer Monstrous, qui porte la noirceur d'un Alice In Chains, rejoignant en cela le registre de Jewy Sabatay, tout en affichant le doux-amer d'un Fell On Black Days de Soundgarden. Et de façon générale, c'est d'un rock sombre, noisy et grungy, qu'Alvarez nous gratifie ici, sur dix titres d'une qualité ne se relâchant jamais. La douceur du propos, l'émotion contenue dans le chant côtoie avec bonheur une trame musicale "dark" donc, qui à l'occasion peut déceler des petites touches d'espoir (Liar That I Loved) sous la forme d'une clarté pop étincelante.

Ailleurs, cet homme prolifique (il est à souligner que 16 démos ont été enregistrées mais jamais diffusées, dommage au vu de la qualité de l'écriture et de la composition de l'individu) pratique le plus souvent un rock ténébreux, qui prend l'auditeur dans ses filets dès ce Summer Monsters lancinant, duquel émerge un désabus presque palpable, et qui tout en nous enchantant d'un point de vue musical, parvient à nous mettre dans un état similaire à celui de son géniteur. C'est dire le pouvoir qu'ont les morceaux de Summer Monstrous, qui se déploient lentement, surs de leur force (Motor Without A Face (Goodbye), orné de touches noisy du plus bel effet), tantôt massifs et impénétrables, tantôt légèrement expérimentaux (Multi-Colored Sponge-Fish Of Disappointment, aérien et tourmenté dans ses sonorités) et finissent par former un album à l'étrange beauté, aussi mélancolique qu'attrayant par la sensibilité qui l'anime. Alvarez opte ça et là pour une certaine vivacité rythmique (Ouf Of Formaline), ce qui lui ouvre les portes d'une diversité qui rend son oeuvre plus probante encore. Une sorte d'électro-acoustique façon Heaven Beside Me d'Alice In chains apparait sur I Am getting Close To Complete This Structure, enjolivé par la discrète présence d'une voix féminine et associant à merveille beauté acoustique et ton résigné. C'est aussi le cas sur Saturday Rats, autre réussite dévoilée par Velibor Nikolic, dont on se rend compte, sachant qu'il s'agit là de son second album, qu'il fait preuve d'une inspiration constante et d'une maturité surprenante. L'écueil du second disque est donc passé avec brio, et ce jusqu'aux dernières notes de l'opus, entre This Tree Is Bleeding, d'abord doucereux puis plus sombre, plus percutant sur la plan instrumental, et Sanitarium Park (feat. Tearpalm) sobre, presque à nu, soudainement vitriolé par une guitare saturée, qui en plus de mettre fin au disque en présence de belle manière, en confirme définitivement la singularité et la variété.
On pense aussi, et le rapprochement est bien évidemment à porter au crédit d'Alvarez, à Robin Proper Sheppard et The God Machine, dont l'excellent Scenes From The Second Storey pourrait bien trouver là, chez un artiste issu de la ville de Pancevo et faisant également partie de Jewy Sabatay, évoqué en début d'article, son parfait pendant.

Superbe album, un de plus à mettre à l'actif d'un pays que l'on ne connait que très peu pour sa scène rock, et d'un label français décidément très porteur.
Le Myspace d'Alvarez

Alvarez-Summer monsters
Alvarez-Motor without a face

Magot du PSYCHEDELISME#3 Secos E Molhados ou ce que donnait le psychédélisme au Brésil dans les 70's


4 min 26 pour kiffer jusqu'à la moelle.

The Voices, Comme des noix


On ne connait pas grand chose sur The Voices. Ils sont Anglais et ont sorti quelques albums dont un en 2005 sur lequel figure d'inespérées incantations d'un shoegaze évaporé, une diablerie tubesque en tête : "Evermore". Obsédant, une légère infusion, délicate attention; mais surtout ces voix douces, encorcelantes, doucement posées sur cette nappe des guitares typées shoegaze (à la Psychocandy des Jesus & Mary Chain). Un autre tube viré psyché, bourré d'une incompréhension profonde, comme une brosse à dent mayonnaise coincée dans la gorge, "Nobody Knows The Way I Feel". Le meilleur morceau de l'album, indescriptible. La suite est une suite. Les même morceaux; quelques nuances superficielles. Mais toujours aussi obsédants, envoûtants.
The Voices - Evermore
The Voices - Nobody Knows The Way I Feel
The Voices - As Long As I Die Before You I

Réedition Bleach de Nirvana


J'avais 10 ans à peine & plus que 2 ou 3 dents de laits. C'était Noël, l'euphorie anxiogène, les guirlandes dégoulinaient des murs, des boules illuminées crachaient dans mes yeux une lumière vive, et; ayant décidé de m'y "connaître" en musique, j'ai commandé au pif une vingtaine de CD dont la pochette me plaisait dans un catalogue has been. Parmi eux, la très sobre pochette du Best Of de Nirvana, qui m'a tout de suite tentée; se démarquant carrément d'albums ultra-glitter dont je m'imaginais les chansons avec un sale dégout. Sans rien connaître je me suis forcée à écouter en boucle ce Best Of, en trouvant d'abord les chansons fades, vides, la voix du chanteur plate... Puis peu à peu ce groupe m'a collé à la peau, il m'appelait, me hantait; j'ai donc décider de faire mon premier pas dans la connaissance musicale rock'n'roll : j'ai ouvert la pochette qui accompagnait le CD. Je ne me rappelle plus ce que j'y ai trouvé, mais cela ne m'a pas suffit car j'ai embarqué un ordinateur juste après & pendant une nuit entière, j'ai lu une dizaine de biographies sur le groupe; puis sur Kurt Cobain.
Ce mec est devenu petit à petit une sorte de héros, de divinité, d'idole que je rencontrais dans mes rêves, elle devenait si irréelle que l'idée de sa mort m'était impossible à imaginer. Puisque c'est un Dieu, il n'a jamais vraiment foulé cette terre, mais ne l'a jamais quittée non plus, il imprègne nos esprits, nous pousse à l'adoration dans un pacifisme extrême; mais n'a jamais effectué des actes réellement humains, ni été le siège d'émotions. Il a seulement, pendant une période de son existence infinie, transpiré son âme sous des aspects sonores. Je délirais complètement, mais puisque que je trouvais les autres Dieux trop basiques, celui la me convenait, me touchait, m'imprégnait totalement.
 Ce côté héros déchu & fragile, prince abandonné, génie non reconnu avant l'explosion médiatique parfaitement compréhensible de Nevermind en 1991. Nevermind est un de ces albums grunge qui mêle assez de pop pour pouvoir conquérir un public formaté large, déchaîner les productions de maïs au Canada, renverser les rocheuses, et tuer un mouton Afghan. Il est d'une puissance dévastatrice gargantuesque, il multiplie les riffs tranchants, mélodieux et rentre-dedans. C'est d'une puissance rock'n'rollesque énorme; mais ce n'est pas du Nirvana. Le vrai Nirvana est le groupe qui balance des titres crades empreints d'une réalité crue, de paroles revendicatives & originales, remplient d'une émotion forte que Cobain s'use à extériorer. Voila le vrai Nirvana, celui pour lequel ses fans mourraient, cette facile ribambelle sonore imparfaite et tellement charmante.

Quand j'avais 10 ans, je ne savais pas ce qu'allait devenir mon adoration au départ si abstraite; puis elle s'est transformée en quelque chose de si extrême par la suite qu'aucun autre groupe me paraissait à la hauteur; tout n'était que formatage conscient, riffs taillés pour une radio elle aussi formatée, ou des animateurs formatés déblatéraient des discours formatés sur le matos des Deep Purple ou le chat de Flea. Ce n'était plus simplement Cobain que j'adorais, mais tout le groupe, du premier batteur Chad Smith au second guitariste Pat Smear complètement oublié.
Comme si mon fanatisme n'était pas assez élevé, la pochette assène un violent coup dans le cortex, cette énergie libertaire et cette putain de galère; une image sale sans l'être trop, un vide esprit nique-ta-mère salement élogieux. Cheveux longs pendent au dessus d'un étrange gaucher veste en jean, quelques autres boucles balayent un visage suintant à droite, puis Novoselic torse nu basse aux couilles (ça, c'était avant de faire de la politique oui oui) au fond à gauche, batteur affalé, gorge sèche dépistage. rock.
Bleach est le pionnier, la grande ouverture de Nirvana sur un monde qui a mis trop de temps à s'intéresser à son vrai travail; sous les aspects techniques (qui finalement étaient exploités au maximum pour donner cet effet fumiste et négligé). Une jungle de grunge vipérin & viscéral, taillé pour aucune taille, véritable tuerie qui dépasse le rock, la musique toute entière. En 1989, après bien des vagues & phosphorescences musicales; un vrai groupe s'immisce quelque part, on ne sait où.

Magot du PSYCHEDELISME#2 GONG


L'Australien Daevid Allen, ex-membre de Soft Machine, un des groupes pionniers du genre ayant connu une vingtaine de formation; fonde en 1967 GONG, une joyeuse compagnie de fêlés libertaires. On se drogue on roule des pelles aux taureaux & on vit en communauté. Puis, on libère nos instruments funky, abolit les barrières des genres, des notes, des mélodies, des rythmes bateaux. La chanson se détache d'un concept de couplet-refrain-couplet-refrain-pont ... FAR OUT!
 En Novembre 2009, GONG devenu GONG 2032 se reforme malgré les décès des deux percussionnistes du groupe, Pierre Moerlen et Pip Pyle; il va donc regrouper Daevid Allen, Steve Hillage, Gilli Smyth & Miquette Giraudy & peut être le saxophoniste Didier Malherbe.


Lightning Dust; Comment passer un automne agréable



Capes & manteaux de fourrure au milieu d'une forêt apaisante, assis autour d'un petit talus surmonté d'un feu crépitant, on souffle dans le creux de nos mains; sachant que cela nous réchauffera pendant quelques secondes pour nous vriller dans un froid pire qu'avant quelques instants après. La pluie coule délicatement le long de nos cous; nos cheveux gouttent sur la terre moelleuse, chers amis, l'automne s'impose. Pour rester dans l'esprit, n'ayant jamais le droit de contrarier la nature, nous faisons avec, et garnissons nos jours humides d'une délicieuse musique hospitalière. Lightning Dust, signé sur le label folk Tee Pee Records est composé de la chanteuse de Black Mountain, Amber Webber, qui tisse avec Joshua Wells (également membre du goupe psyché) ce petit folk somptueux, autour de quelques pianos mélancoliques, guitares acoustiques aux échos multiples et batteries se sachant discrètes et reposantes. Rien d'autre qu'un folk légèrement électrifié & sympathique, où une voix douce & clair fend l'agencement irréprochable de nos esprits bien rangés. Cosmique.
Le myspace du groupe

Electric Sandwich ou le Krautrock expliqué aux choux


Le Krautrock ("rock chou") est une des musiques planantes les plus imaginatives & originales. Il mêle habilement les âmes des instruments, les habille d'effets gazouillants; élève l'esprit au delà des structures banales du rock sous des répétitions cinglantes & mélodies vaporeuses. Il a été initié dans les années 60 par Klaus Schulze (alors membre de Psy Free, mais qui va rejoindre Tangerine Dream par la suite) en Allemagne mais n'a pas connu un réel succès avant les années 80, sauf pour l'affreux groupe Kraftwerk (Groupe mécanique créé en 1970 de grands pionniers contestataires, qui vont grandement influencer la techno & la new wave). Ce n'est que pendant les années 80 que l'Allemagne reconnait et découvre les excellents groupes de Krautrock : Tangerine Dream, Can, Neu!, Amon Duül II... Et quelques oubliés, comme Electric Sandwich, parfait détonateur d'un Krautrock libéré et sournois.
Electric Sandwich n'a strictement aucun rapport avec une machine électrique à sandwiches; c'est une terrible explosion de rock progressif démantelé par quelques sifflets en écho. Des morceaux de steaks s'écrasent lourdement sur des percus tribales, des petits bouts de salades détonnent la wha-wha grisée; le long instrumental "China", morceau phare de l'unique album  sorti en 1972 de ce groupe de Kraut Allemand mêle l'improvisation aux idées Jazzy, la furieuse énergie Rock'n'roll & le tempérament d'une douce spirale psychédélique progressive.

 

Cut In The Hill Gang


Après quelques années de vide, l'ex leader des Soledad Brothers, Johnny Walker (plus rockab tu crèves) revient dans un trio profondément blues; Cut The Hill Gang; avec lequel il déracine les petites peuplades par lesquelles il s'aventure.

TOM VEK, précurseur



Le croisement du rock & du funk, de la pop & de la disco, du punk & du R'n'B, c'est un peu lui; un beau blond prodige & totalement oublié. Il y a des choses qu'on ne devrait jamais oublier, mais dans la musique comme dans tout autre chose, bien qu'un groupe ou un album soit excellent, marque profondément les gens; il s'oublie en quelques années. Un peu comme une étoile filante, touchante & magnifique; mais une fois le cul levé de l'herbe, elle est oubliée
Ce qui fait le génie (inquiétant) de Tom Vek n'est pas le fait qu'il ait sorti son premier album We Have Sound à 20 ans et quelques (ce qui est plutôt banal d'ailleurs), mais le fait qu'il reconnaît ses défauts, et prend un mal incommensurable à les exploiter au maximum jusqu'à donner un côté charmant & faussement naïf à l'extrême. Il tisse un rock contemporain hybride à l'aide des trois instruments que tout bon rockeur se doit de maitriser les dents fraîches, poussant une basse claire & bondissante contre une -ou plusieurs- batterie(s) claquante(s) et touffue(s). Il ignore en 2005, alors en études de graphisme et délivrant son temps libre dans son home studio, le futur impact de son premier album sur les groupes se disant indie, que ce soit de pop ou de rock. Bref, cette nouvelle musique de rock indie n'est qu'une légère évolution du blues croisé avec quelques soupçons funk, pop & disco et une grande baffe de Tom Vek. Avec de nouvelles âmes.



TOM VEK If You Want

Ty Segall


Ouais, c'est ça, le petit mec légèrement mods avec ses compagnons secs de live. One-mand-band amateur & assoiffé, Ty Segall passe sa vie dans son salon pourrave dans sa maison de Californie, entre les jacks & multiples prises qui débordent sur le canapé. Il multiplie les prises jusqu'à la saturation; ses chansons se mettent finalement à ressembler aux The Oh Sees (Si, vous savez, les mecs sous acides aux guitares vomitos), tranchantes & dégoulinantes, remplient d'une saveur d'un garage lointain.Il vient de sortir son deuxième EP, Lemons.
A part être un petit nerd mignion faussement idiot au regard doux & aux pensées mal tournées, Ty Segall est un réel taré. C'est un petit gamin hystérique qui, pour se venger de quelque chose, va virer dans l'autre extrême et faire tout le contraire. En tant que joli petit bourge il va aussi gâcher tout ce qui lui descend dessus & acheter plus de guitares qu'il n'a de place. Hyperproductif aux yeux injectés, bon à consommer.