Après Cave Canem et Conger! Conger!, c'est au tour de Red Space Cyrod, duo formé par Cyrille Poumerie (Cyrod) et Jay Echeverr ia (Red Space Cadet), ceux-ci opérant par le biais d'internet (Cyrille est basé à Paris, Jay à Los Angeles) et réussissant le tour de force de composer d'irrésistibles ritournelles pop, psyché et shoegaze brumeuses, enlevées et savamment acidulées, d'avoir droit à quelques lignes ayant pour modeste objectif de décrire leur univers.
Il s'agit ici de leur second ouvrage, intitulé El Secundo! et poussant plus en avant encore le travail fourni sur l'inaugural To Telescope. Sur deux cd au format "maison", c'est à dire 8 cms, et treize titres, c'est un jeu de piste déroutant et captivant qui nous est proposé, R.S.C. s'amusant à construire, et déconstruire, des mélodies hybrides, parfois haut perchées (Suggestive), à d'autres endroits alertes et gentiment noisy (Never eat your cigaret), souvent frappées du sceau d'un shoegaze s'acoquinant avec d'autres éléments musicaux. Sur Releaser, par exemple, c'est une sorte de noisy hip-hop aux faux airs de One Inch Punch qui s'impose à l'auditeur tout en exhalant des relents psychés, et indus, bienvenus. Le brassage fonctionne à merveille et des séquences électro à la fois cotonneuses et perturbées (Communicat) apportent un plus à cet ensemble décalé et ingénieux.
Le second cd est bien évidemment du même tonneau, Basta Road, complainte planante et grinçante mettant fin au premier volet, y trouvant de dignes successeurs, comme Goodbye And Hi, exercice pop-rock concluant, porteur comme nombre d'autres de ces mélodies chatoyantes mais jamais conventionnelles quant à leur vêture sonore, ou le plutôt folk Sending My Love, sobre et presque lo-fi dans ses sonorités. Une tension parfaitement muselée relève les titres du duo et dès lors que celui-ci calme singulièrement le jeu, il en résulte un superbe morceau comme Transillusion, auquel succède Pulsation et ses griffures soniques appréciables.
En ajoutant à cette liste les deux chansons proposées ci-dessous, et les deux marquant la fin du deuxième volet (Brand Of Lettuce et son électro dépaysante, puis Raining et ses cordes majestueuses), on tient entre nos mains un objet au contenu aussi singulier et insubordonné que ce que ce label décidément incontournable peut habituellement nous donner à découvrir et à écouter. Bon voyage!
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